• Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

     L'église Saint-Étienne est une église romane datant de la fin du XIe siècle. Elle est située rue Saint-Étienne et rue du Charnier à Nevers.

      

    Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

     Historique du prieuré

     L’histoire de Saint-Étienne commence au début du VIIe siècle avec la fondation d’une communauté de femmes placée sous la règle du moine irlandais saint Colomban sur le site de l’église actuelle, à l'extérieur de la ville du haut Moyen Âge et donc exposée aux invasions. C'était une riche église dédiée à Jésus-Christ, à la sainte Vierge, à saint Étienne premier martyr de l'Auxerrois, à saint Jean et aux saints Innocents. Après de nombreuses dégradations et destructions aux siècles suivants, l’abbaye décline et n’est plus mentionnée. Les chanoines de Saint-Sylvestre s’y installent pendant quelques années en 1063, à la demande de l'évêque Hugues de Champallement. Ils sont rapidement remplacés par des moines bénédictins à la suite de dissensions qui opposent les clercs au prieur de la collégiale.

    Le prieuré a été fondé par le comte Guillaume Ier de Nevers, qui le place alors sous l'autorité de l'abbaye de Cluny. L'église est construite de 1063 à 1097 ; à cette époque, l'abbé de Cluny Hugues de Semur envisage la construction de Cluny III - construction qui commence en 1088. Il est probable que la construction de Saint-Étienne a préparé la voie au gigantisme de Cluny.

    La reconstruction du monastère Saint-Étienne à la fin du XIe siècle, "Monument le plus parfait que le XIe siècle ait laissé à la France" selon Viollet-le-Duc, s'inscrit dans la réforme grégorienne, un effort de rétablissement de l'usage de la règle dans les communautés religieuses qui redonne une vigueur nouvelle à l’Église. Après la tentative infructueuse de restauration de l'ancien oratoire fondé au VIIe siècle avec une communauté de chanoines, le vieil évêque Hugues et le comte Guillaume donnent les lieux aux moines de Cluny vers 1065. C'est vraisemblablement vers cette date que fut décidée la reconstruction du monastère qui devait bénéficier d'une aisance financière et de l'amélioration des techniques notamment en ce qui concerne l'emploi de la pierre de taille.

    La charte de 1097 octroie d'importantes donations et de nombreux privilèges au prieuré en même temps qu'elle crée le bourg franc de Saint-Étienne. Le comte Guillaume abandonne tous ses droits aux Clunisiens qui devinrent les seigneurs du bourg avec haute, moyenne et basse justice. Lieu d'asile, le bourg abritait des hommes libres exempts d’impôts et de services militaires. Quoique entouré par des remparts élevés par Pierre de Courtenay au XIIe siècle, le prieuré et le bourg ne perdirent ces privilèges qu'en 1585 lorsque furent, pour toujours réunis, le bourg de Saint Étienne et la ville de Nevers, et la justice des religieux à celle du bailliage.

    En 1420, un incendie détruit les bâtiments du monastère qui sont partiellement reconstruits au XVIIIe siècle.

     

    Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

    Historique de l'église

    L'église Saint-Étienne de Nevers, bien que peu connue comme beaucoup de monuments de la Nièvre, est l'une des églises de style roman les plus belles et les mieux conservées de France. Elle a aussi été un points de passage parmi les plus importants sur l'un des quatre chemins de Compostelle.

    L'église Saint-Étienne fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.

    La cathédrale de Nevers est fondée au début du VIIe siècle au sommet de la butte dominant la Loire, et dédiée à Saint-Gervais-et-Saint-Protais. Autour d'elle, plusieurs monastères et églises paroissiales sont construits durant les siècles suivants.

    Les travaux commencèrent par le sanctuaire et le massif occidental puis continuèrent par le transept, les collatéraux et la nef. Ils furent conduits rapidement et l'édifice pouvait être consacré en 1097 par l'évêque Yves de Chartres. L'architecture de Saint-Étienne s'inscrit pleinement dans le mouvement de la fin du XIe siècle : le haut-vaisseau central est contrebuté par des collatéraux élevés surmontés de tribunes voûtées en demi-berceau comme en d'autres édifices majeurs (Saint-Sernin de Toulouse); le chœur développe un déambulatoire dans lequel s'ouvrent plusieurs chapelles rayonnantes dans l'esprit de la grande abbatiale de Cluny ; et, surtout, l'élévation est à trois niveaux comme à Jumièges ou à la basilique Saint-Rémi de Reims.

    La construction s'achève au XIIe siècle par l’adjonction d’un narthex devant la façade ouest.

    L'église, épargnée par cet incendie, eut à souffrir des modes architecturales, des conflits idéologiques et des vicissitudes du temps. En 1475, le chevet fut défiguré par l'adjonction d'une sacristie entre la chapelle axiale et l'absidiole sud. La chapelle du croisillon sud fut remplacée par une chapelle que surmontait une tour carrée. Le porche a été remplacé par un fronton de style grec puis les sculptures du portail disparurent.

    L’église est désaffectée à la Révolution et transformée en grange. Ses trois clochers romans et le narthex sont détruits en 1792. Elle devient église paroissiale au début du xixe siècle (en 1798) et est classée Monument Historique en 1840.

    Au début du XIXe siècle, les splendeurs de l'église ne sont pas reconnues. Le bâtiment disparait derrière un rideau de constructions anarchiques et le sol à l'extérieur s’exhausse de deux mètres à cause de la succession de constructions/démolitions qui finit par enterrer les soubassements.

    Plusieurs restaurations furent effectuées aux XIXe et XXe siècles. D’abord de 1846 à 1851, puis de 1892 à 1902 (restaurations de la façade), en 1905 (voûte de la nef) et en 1910 (croisillon nord et reconstitution de la chapelle rayonnante). En 1846, conscient que la ville de Nevers possédait avec l'église Saint-Étienne, un des plus beaux monuments romans, le conseil municipal lança des travaux importants : dégagement du bâtiment, assainissement, restauration du décor d'origine, la toiture reçoit une couverture de tuiles creuses permettant un meilleurs écoulement des eaux pluviales. La sacristie est démolie et le chevet retrouve son harmonie première lors de la reconstruction de la chapelle du croisillon sud.

    Malgré ces restaurations, c'est l'un des rares monuments du XIe siècle qui nous soit parvenu sans altération majeure de sa pureté primitive.

    En 1974, des fouilles sont faites à la croisée de l’édifice actuel. On a trouvé la substruction de l’église antérieure qui possédait une profonde abside centrale et au moins une absidiole côté nord. On a aussi trouvé quelques sarcophages et une mosaïque avec une représentation de saint Colomban.

     

    Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

    Architecture

     Vu de l'extérieur, l'édifice offre un aspect massif et imposant, sorte de forteresse religieuse, construit en pierres de taille soigneusement équarries avec ses baies aux contours nus et muets.

    Si à l'intérieur la décoration a été ignorée, l'extérieur bénéficie de quelques éléments décoratifs, la corniche à modillons qui court le long du chevet et du déambulatoire, le cordon de billettes qui en souligne les baies, et les petites arcatures aveugles à la naissance de la voûte.

    Le plan de base et l'élévation est d’une conception rigoureuse qui impose l’abandon de la moindre décoration pour se concentrer sur la construction. Ce parti pris architectural souligne l'influence de Cluny, et donne à l'espace un aspect sobre. L'élévation à trois niveaux - arcades / tribune / fenêtres hautes - est classique du style roman. Elle est toutefois d’une grande originalité : entre les grandes arcades et les fenêtres hautes, s’intègre une galerie de circulation ou tribune. On suppose que le voutement n’était pas prévu dans le plan initial : la tribune inspirée des modèles normands, devait donc remplir un rôle d’articulation plastique entre les murs. Le voutement en berceau, entrepris ultérieurement, représentait un risque non négligeable. En effet, la tribune se situant largement en dessous de l’endroit où s’exercent les poussées, elle donnait lieu à une solution instable. Pourtant, cette expérience marque une étape importante vers les églises à tribune, type même des églises à pèlerinage auvergnates. En Auvergne, les tribunes seront, au contraire, placées très haut afin de contrebuter la poussée de la voûte centrale.

    L’église Saint-Étienne fournit une illustration exemplaire des deux phénomènes : d’une part l’interaction entre différentes régions de la France romane et d'autre part l’importance de la Bourgogne en tant que plaque tournante et "inventeur" de solutions architecturales et plastiques avec l’évolution du motif de la tribune.

    L’église Saint Étienne de Nevers offre de nos jours un plan en croix latine qui a peu évolué depuis sa construction au XIe siècle, soit :  une nef de six travées à trois étages, voûtée en berceau et dont la première travée était autrefois surmontée de deux clochers romans ; des collatéraux voûtés d'arêtes surmontés de tribunes en demi-berceau ; un large transept saillant avec une absidiole sur chaque croisillon ; un chœur d’une travée en hémicycle entouré d'un déambulatoire à trois chapelles rayonnantes. Ce chœur, avant la construction de Cluny III, est déjà le modèle des chœurs des futures églises de pèlerinage. C’est le plan type des grandes églises romanes de pèlerinage de la France des XIe et XII  siècles, comme à Toulouse, Conques, Beaune et Paray-le-Monial.

     

    Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

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    Autres infos

    Le long du mur de l'église, se trouve la galerie du cloître : quatre travées voûtées sur croisées d'ogives, retombées de masques et feuillages.

    En 1420, un incendie détruit les bâtiments du monastère qui se trouvent au côté sud de l’église. Ils sont partiellement reconstruits au XVIIIe siècle.

    On trouve encore les vestiges du cloître contre le bas-côté sud de l’église.

    Deux statues remarquables se trouvent dans l'église : une Vierge du XIVe siècle, Notre-Dame de la Colombe, provenant de l'oratoire de Notre-Dame du bout du pont ; et une statue en marbre du XVe siècle représentant saint Jean-Baptiste

     

    Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

    Liens :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_de_Nevers

    https://www.nevers.fr/decouvrir-nevers/patrimoine/eglises-et-chapelles/eglise-saint-etienne

    http://www.nevers-tourisme.com/leglise-st-etienne/

     

     

    Eglise Saint-Etienne de Nevers

     

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